- Utiliser le toucher, utiliser le corps pour appréhender la démarche de l'artiste
- Travailler le graphisme et explorer les outils pour les déficients visuels
- Convoquer l'imaginaire par le toucher lire la suite
La description des œuvres est accompagnée de différentes écorces à toucher, notamment des ceps de vignes, intéressants pour leurs nœuds et leurs strates. D'autres essences de bois, de racine peuvent être utilisées, en fonction des zones très différentes de l'œuvre.
Au cours d'une description plus précise, on pourrait utiliser de fines gaines électriques, puis des beaucoup plus grosses pour faire expérimenter les entrelacements de racines aux visiteurs. Chaque personnes ferait l'expérience de cet entrelacement, le toucherait. D'abord une forme minuscule puis une forme plus grosse. Le toucher entre en action et supplée à la vue, permet d'avoir une représentation de ce qui est dessiné. Partir du petit pour aller vers le gigantesque respecte la démarche de l'artiste qui ramasse de toutes petites racines entremêlées et les reproduit en grand. Les visiteurs sont ensuite invités à recréer le motif sur le sol avec leurs propres corps, par groupe pour donner à la fois une idée du gigantisme des racines et des parties de corps humain que l'on peut apercevoir par endroits dans les racines. La danse-contact peut être un excellent outil pour travailler l'entrelacement des corps au sol.
Afin de travailler sur la technique des crayons (remplissage « gravé » au crayon sec, ou matière plus lisse du crayon gras), un atelier de graphisme utilisant ces mêmes crayons serait proposé. En cas de difficultés pour utiliser les crayons, un travail sur feuilles DYCEM (matière permettant un tracé en relief au stylo à bille) pourrait faire comprendre l'effet « gravure » du crayon sec. Un dessin en relief thermogonflé permettrait également de découvrir le contraste entre les zones d'ombre et de lumière de l'œuvre, grâce à des zones aux textures différentes.
Cet atelier est propice à un travail sur l'imaginaire sur le modèle de la médiation "Des racines et des mots" proposée au pavillon blanc (cf "médiation pour toute l'exposition"). Des racines et bouts de bois sont distribués aux voyants les yeux bandés et aux non-voyants. Après 5 minutes d'appréhension de la matière par le toucher, les visiteurs donnent un titre à leur bout de bois selon ce que ce dernier évoque dans son imaginaire et fabriquent ainsi leur œuvre à la manière de Kate Akin.
Les médiations se termineraient par une synthèse avec les visiteurs.
La description des œuvres est accompagnée de différentes écorces à toucher, notamment des ceps de vignes, intéressants pour leurs nœuds et leurs strates. D'autres essences de bois, de racine peuvent être utilisées, en fonction des zones très différentes de l'œuvre.
Au cours d'une description plus précise, on pourrait utiliser de fines gaines électriques, puis des beaucoup plus grosses pour faire expérimenter les entrelacements de racines aux visiteurs. Chaque personnes ferait l'expérience de cet entrelacement, le toucherait. D'abord une forme minuscule puis une forme plus grosse. Le toucher entre en action et supplée à la vue, permet d'avoir une représentation de ce qui est dessiné. Partir du petit pour aller vers le gigantesque respecte la démarche de l'artiste qui ramasse de toutes petites racines entremêlées et les reproduit en grand. Les visiteurs sont ensuite invités à recréer le motif sur le sol avec leurs propres corps, par groupe pour donner à la fois une idée du gigantisme des racines et des parties de corps humain que l'on peut apercevoir par endroits dans les racines. La danse-contact peut être un excellent outil pour travailler l'entrelacement des corps au sol.
Afin de travailler sur la technique des crayons (remplissage « gravé » au crayon sec, ou matière plus lisse du crayon gras), un atelier de graphisme utilisant ces mêmes crayons serait proposé. En cas de difficultés pour utiliser les crayons, un travail sur feuilles DYCEM (matière permettant un tracé en relief au stylo à bille) pourrait faire comprendre l'effet « gravure » du crayon sec. Un dessin en relief thermogonflé permettrait également de découvrir le contraste entre les zones d'ombre et de lumière de l'œuvre, grâce à des zones aux textures différentes.
Cet atelier est propice à un travail sur l'imaginaire sur le modèle de la médiation "Des racines et des mots" proposée au pavillon blanc (cf "médiation pour toute l'exposition"). Des racines et bouts de bois sont distribués aux voyants les yeux bandés et aux non-voyants. Après 5 minutes d'appréhension de la matière par le toucher, les visiteurs donnent un titre à leur bout de bois selon ce que ce dernier évoque dans son imaginaire et fabriquent ainsi leur œuvre à la manière de Kate Akin.
Les médiations se termineraient par une synthèse avec les visiteurs.
- Aller de l'exposition en général vers l'œuvre choisie en particulier
- Aller l'appréhension globale de l'œuvre vers le détail en privilégiant une approche plus sensitive que mentale.
Micro-mousse | Macro-monde |
Dans notre groupe, nous avons privilégié une approche sensitive a priori, afin d'aborder l'œuvre par l'émotion plutôt que par la construction mentale. C'est pourquoi, la description verbale de l'œuvre arrive en dernier.
Afin de positionner l'œuvre d'Emilie Benoist, nous l'avons en premier lieu située dans l'espace. Nous avons décrit l'espace d'exposition, donnant le nombre d'œuvres, évoquons les échelles de grandeurs...
Ensuite nous nous concentrons sur l'œuvre d'Emilie Benoist.
Afin de faire comprendre de manière sensitive à la personne DV que l'œuvre joue sur la frontière entre réel/artificiel, nature/culture, nous donnons à respirer des odeurs qui appartiennent aux deux univers :
- le naturel, le végétal : mousse, terre...
- l'artefact, l'artificiel : plastique, polystyrène...
Nous choisissons d'aborder l'œuvre par une approche sensitive afin que cette première approche soit d'emblée d'ordre émotionnel et non rationnel.
Nous proposons ensuite à la personne déficiente visuelle une maquette en carton de l'architecture juste, pour permettre de définir la forme. L'objectif étant de faciliter une découverte autonome de la forme par le toucher et de permettre à la personne déficiente visuelle de se faire une représentation mentale précise de la forme de cette architecture. (On ne considère pas encore la matière de la sculpture par le toucher). Une fois la forme définie, nous allons peu à peu aider la personne déficiente visuelle à construire une représentation de plus en plus précise de l'œuvre.
Nous invitons la personne déficiente visuelle à se déplacer autour de l'œuvre pour avoir une idée de l'espace qu'elle occupe. Nous lui donnons une idée de son échelle par rapport à son propre corps.
Nous proposons un échantillonnage de matière à toucher pour que la personne déficiente visuelle puisse avoir accès à cet idée d'artefact qui domine l'œuvre d'Émilie Benoist.
Nous donnons à toucher des matières naturelles (mousse, végétaux, terre...) et artificielles (polystyrène, plastique...) en incitant la personne déficiente visuelle à passer de l'un à l'autre pour comprendre ce rapport dual entre le naturel et l'artificiel.
Nous proposons également à la personne DV une traduction sonore de cette dualité :
Bruits naturels : du vent, de pas dans un sous-bois... / bruits des suspens, de bande de sciences fiction : il peut se passer quelque chose ou il s'est passé quelque chose (le son utilisé pour ce suspens peut renvoyer à la civilisation : bruits de moteurs, de chantiers,...)
L'idée est d'amener par cette exploration auditive l'idée de la transformation, du changement d'état dû à une possible catastrophe, qui transparaît dans l'œuvre d'Émilie Benoist.
La sensation de sérénité qui se dégage des bruits « naturels » s'oppose au sentiment d'un danger possible, suscité par le suspens enduits par des sons plus industriels.
Une fois cette exploration sensitive achevée, un dialogue nourri peut s'amorcer autour de la signification de l'œuvre.
En allant de la description formelle (les couleurs, les végétaux qui poussent...) vers l'interprétation et le sens, nous chercherons à amener la personne DV à appréhender l'idée d'une nature qui reprend le dessus après une catastrophe, qui reprends ses droits sur l'architecture de l'homme (référence aux mondes engloutis, à Tchernobyl, au film " The stalker " de Tarkovski...).
Micro-mousse | Macro-monde |
Dans notre groupe, nous avons privilégié une approche sensitive a priori, afin d'aborder l'œuvre par l'émotion plutôt que par la construction mentale. C'est pourquoi, la description verbale de l'œuvre arrive en dernier.
Afin de positionner l'œuvre d'Emilie Benoist, nous l'avons en premier lieu située dans l'espace. Nous avons décrit l'espace d'exposition, donnant le nombre d'œuvres, évoquons les échelles de grandeurs...
Ensuite nous nous concentrons sur l'œuvre d'Emilie Benoist.
Afin de faire comprendre de manière sensitive à la personne DV que l'œuvre joue sur la frontière entre réel/artificiel, nature/culture, nous donnons à respirer des odeurs qui appartiennent aux deux univers :
- le naturel, le végétal : mousse, terre...
- l'artefact, l'artificiel : plastique, polystyrène...
Nous choisissons d'aborder l'œuvre par une approche sensitive afin que cette première approche soit d'emblée d'ordre émotionnel et non rationnel.
Nous proposons ensuite à la personne déficiente visuelle une maquette en carton de l'architecture juste, pour permettre de définir la forme. L'objectif étant de faciliter une découverte autonome de la forme par le toucher et de permettre à la personne déficiente visuelle de se faire une représentation mentale précise de la forme de cette architecture. (On ne considère pas encore la matière de la sculpture par le toucher). Une fois la forme définie, nous allons peu à peu aider la personne déficiente visuelle à construire une représentation de plus en plus précise de l'œuvre.
Nous invitons la personne déficiente visuelle à se déplacer autour de l'œuvre pour avoir une idée de l'espace qu'elle occupe. Nous lui donnons une idée de son échelle par rapport à son propre corps.
Nous proposons un échantillonnage de matière à toucher pour que la personne déficiente visuelle puisse avoir accès à cet idée d'artefact qui domine l'œuvre d'Émilie Benoist.
Nous donnons à toucher des matières naturelles (mousse, végétaux, terre...) et artificielles (polystyrène, plastique...) en incitant la personne déficiente visuelle à passer de l'un à l'autre pour comprendre ce rapport dual entre le naturel et l'artificiel.
Nous proposons également à la personne DV une traduction sonore de cette dualité :
Bruits naturels : du vent, de pas dans un sous-bois... / bruits des suspens, de bande de sciences fiction : il peut se passer quelque chose ou il s'est passé quelque chose (le son utilisé pour ce suspens peut renvoyer à la civilisation : bruits de moteurs, de chantiers,...)
L'idée est d'amener par cette exploration auditive l'idée de la transformation, du changement d'état dû à une possible catastrophe, qui transparaît dans l'œuvre d'Émilie Benoist.
La sensation de sérénité qui se dégage des bruits « naturels » s'oppose au sentiment d'un danger possible, suscité par le suspens enduits par des sons plus industriels.
Une fois cette exploration sensitive achevée, un dialogue nourri peut s'amorcer autour de la signification de l'œuvre.
En allant de la description formelle (les couleurs, les végétaux qui poussent...) vers l'interprétation et le sens, nous chercherons à amener la personne DV à appréhender l'idée d'une nature qui reprend le dessus après une catastrophe, qui reprends ses droits sur l'architecture de l'homme (référence aux mondes engloutis, à Tchernobyl, au film " The stalker " de Tarkovski...).
- Face à une vidéo qui parle d'expérience chimique et de création d'un monde, permettre au spectateur de vivre physiquement cette expérience par le truchement de différents sens (toucher, ouïe) en recréant un monde chimique réel. lire la suite
Présage (vidéo) |
Commencer la médiation en même temps que la vidéo démarre
Proposer un micro-voyage sensoriel dans la main du visiteur avec des ouvertures sonores
Objectifs : faire percevoir l'ambiance de l'œuvre sur un plan sensible
Sensation de froid (brumisateur, glace, eau froide..), chaud
Plonger la main dans du gel
Propulsion d'un spray (bombe déco) : pression sonore et sensation de jaillissement de la matière
Écoute d'un cachet effervescent
Dessiner le rythme de la circulation du plateau pour faire mesurer le temps lent, au ralenti, en apesanteur qui passe
Se limiter à une découverte tactile dans la main et une découverte sonore au creux de l'oreille
Ne pas dépasser le temps de la vidéo (soit 5 minutes)
Faire une photo finale de la main en situation (avec l'empreinte des matériaux).
L'offrir aux personnes malvoyantes.
= Clin d'œil d'une situation de vie (ligne de la main), écho au titre de l'œuvre : « Présage »
Compiler les photos des mains au centre d'art : comme collection de vie, d'expérience, de voyage en extension à l'œuvre.
Présage (vidéo) |
Commencer la médiation en même temps que la vidéo démarre
Proposer un micro-voyage sensoriel dans la main du visiteur avec des ouvertures sonores
Objectifs : faire percevoir l'ambiance de l'œuvre sur un plan sensible
Sensation de froid (brumisateur, glace, eau froide..), chaud
Plonger la main dans du gel
Propulsion d'un spray (bombe déco) : pression sonore et sensation de jaillissement de la matière
Écoute d'un cachet effervescent
Dessiner le rythme de la circulation du plateau pour faire mesurer le temps lent, au ralenti, en apesanteur qui passe
Se limiter à une découverte tactile dans la main et une découverte sonore au creux de l'oreille
Ne pas dépasser le temps de la vidéo (soit 5 minutes)
Faire une photo finale de la main en situation (avec l'empreinte des matériaux).
L'offrir aux personnes malvoyantes.
= Clin d'œil d'une situation de vie (ligne de la main), écho au titre de l'œuvre : « Présage »
Compiler les photos des mains au centre d'art : comme collection de vie, d'expérience, de voyage en extension à l'œuvre.
- Mettre en jeu l'imaginaire, faire des liens, et construire une histoire avec les images mentales de chacun. lire la suite
Décrire l'espace d'exposition
Nous proposons dans un premier temps de décrire l'espace d'exposition, peut-être à l'aide d'un plan du lieu thermoformé ou en traçant l'espace d'exposition dans la main des personnes. Si nous accueillons un groupe il semble difficile de faire le tour des œuvres qui nous intéressent.
Inscrire l'œuvre dans l'espace d'exposition
Dans un deuxième temps, on se dirige vers les œuvres de Cécile Beau et nous proposons de les inscrire également dans l'espace en traçant dans la main leur forme et en montrant avec le corps leur échelle.
Décrire l'œuvre à l'aide du verbal et de matières à toucher
Ensuite, nous décrivons sommairement les œuvres en proposant des échantillons de matière à toucher de même pour la racine, nous avons également envisagé de mettre une racine au niveau de la tête et de passer devant pour donner une idée de l'échelle et mieux se représenter l'objet.
On explore la cavité d'où sort un son en collant son oreille, en effleurant le bord du trou avec ses mains.
Faire travailler l'imaginaire, créer des liens
Chacun peut dire ce qu'il imagine à la découverte de cette œuvre, avec quoi il le met en lien, quelles sont les images mentales que cela crée en lui ? Pour aller plus loin dans l'exploration de l'imaginaire, nous pouvons construire une histoire collective à partir de cet environnement. L'un commence et l'autre continue à la manière d'un cadravre-exquis et ainsi de suite.
Décrire l'espace d'exposition
Nous proposons dans un premier temps de décrire l'espace d'exposition, peut-être à l'aide d'un plan du lieu thermoformé ou en traçant l'espace d'exposition dans la main des personnes. Si nous accueillons un groupe il semble difficile de faire le tour des œuvres qui nous intéressent.
Inscrire l'œuvre dans l'espace d'exposition
Dans un deuxième temps, on se dirige vers les œuvres de Cécile Beau et nous proposons de les inscrire également dans l'espace en traçant dans la main leur forme et en montrant avec le corps leur échelle.
Décrire l'œuvre à l'aide du verbal et de matières à toucher
Ensuite, nous décrivons sommairement les œuvres en proposant des échantillons de matière à toucher de même pour la racine, nous avons également envisagé de mettre une racine au niveau de la tête et de passer devant pour donner une idée de l'échelle et mieux se représenter l'objet.
On explore la cavité d'où sort un son en collant son oreille, en effleurant le bord du trou avec ses mains.
Faire travailler l'imaginaire, créer des liens
Chacun peut dire ce qu'il imagine à la découverte de cette œuvre, avec quoi il le met en lien, quelles sont les images mentales que cela crée en lui ? Pour aller plus loin dans l'exploration de l'imaginaire, nous pouvons construire une histoire collective à partir de cet environnement. L'un commence et l'autre continue à la manière d'un cadravre-exquis et ainsi de suite.
L'intermodalité sensorielle comme outil de médiation lire la suite
Il s'agit de solliciter le transfert d'une modalité sensorielle à une autre, de réfléchir à la façon dont le cerveau associe les expériences sensorielles, même en l'absence de sollicitation directe (un seul sens est sollicité, les autres sont malgré tout convoqués) et d'interroger la pertinence de ce type de sollicitation lors d'une médiation. De quelle façon cela enrichit-il le rapport à l'œuvre ?
Cette question de l'intermodalité sensorielle a été abordée à travers deux ateliers, l'un autour des odeurs (lien pdf) et des émotions qui leur sont associées, l'autre autour du lien entre un objet à toucher et l'imaginaire.
Quatre groupes (IJA et LMAC confondus) sous bandeau plus un guide à chaque fois.
À partir de l'expérience de la visite sous bandeau de l'exposition, les participants font appel à leur mémoire sensorielle et émotionnelle pour sélectionner des odeurs qui constitueront un corpus olfactif faisant référence à l'exposition.
Le premier réflexe des participants, lorsque le guide présente un petit pot odorant, est d'essayer de reconnaître ce qu'ils sentent. Ils décrivent en premier lieu le type d'odeur : forte, douce, sucrée, amère, etc. Puis, en fonction de ce premier constat, ils font une présélection. Ensuite, ils essaient de trouver la nature exacte de l'élément odorant : poivre, rose, lavande, lessive... À partir de là, ils font leur choix définitif. Les odeurs trop fortes et/ou sucrées ainsi que celles liées à l'alimentation (les gâteaux, épices) sont la plupart du temps mises de coté, sauf le chocolat noir qui, pour un participant, rappelait l'odeur de la terre. A contrario, les odeurs liées à la nature : mousse, branche, algues, lichen, terre, charbon, sont généralement gardées.
Sentir ces odeurs a, pour chacun, évoqué des expériences passées dans lesquelles d'autres sens étaient en jeu : la terre et ce ressenti dans les doigts ou sous les ongles, lorsqu'elle est sèche ou au contraire mouillée, dans un jardin ou en forêt ; les épices et le goût de certains repas ; les algues et le souvenir de ces contacts visqueux en bord de mer, etc. À chaque fois les odeurs ont fait remonter des émotions passées.
Ensuite, pour la médiation autour de l'œuvre Etude, The Body (le corps), 2011, les deux grands dessins de Kate Atkin, il a été proposé à tous les visiteurs malvoyants et aveugles de prendre entre leurs mains un morceau de bois flotté ou une racine séchée, de la manipuler et d'en proposer un titre pour une exposition, comme si ce bout de bois ou cette racine entre leurs mains était une véritable œuvre d'art qu'il fallait nommer.
En lien à la forme, au poids, aux matières, aux textures et aux odeurs de ces éléments, les participants ont proposé des titres : « Guidon », « Crevette » ou encore « Source creuse » en rapport à la forme de l'objet, « Douceur sèche » en rapport à la texture, « Pivert » en rapport au bruit que l'objet émet lorsqu'il entre en contact avec le sol ou « Sous-bois » en rapport à son odeur.
Pour certains, il y avait beaucoup de choses à sentir mais très peu avaient à voir avec l'exposition. Pour d'autres au contraire, presque toutes les odeurs pouvaient être associées aux œuvres. Quoi qu'il en soit, lorsque le choix des odeurs s'est fait, l'approche des œuvres s'est trouvé enrichie des souvenirs que chaque odeur avait fait ressurgir et s'est teintée de nouvelles émotions. Un moyen de combler le manque visuel par d'autres voies. Ont primé les impressions et les ressentis et non pas la description rationnelle des éléments. Il est apparu alors que c'était un appoint intéressant qui venait compléter d'une autre manière les descriptions orales.
Il semblerait que l'exercice soit pertinent : les personnes déficientes visuelles comprennent plus précisément de quoi il est question, elles mobilisent ainsi leur imaginaire et se rapprochent encore des œuvres de cette exposition.
Il s'agit de solliciter le transfert d'une modalité sensorielle à une autre, de réfléchir à la façon dont le cerveau associe les expériences sensorielles, même en l'absence de sollicitation directe (un seul sens est sollicité, les autres sont malgré tout convoqués) et d'interroger la pertinence de ce type de sollicitation lors d'une médiation. De quelle façon cela enrichit-il le rapport à l'œuvre ?
Cette question de l'intermodalité sensorielle a été abordée à travers deux ateliers, l'un autour des odeurs (lien pdf) et des émotions qui leur sont associées, l'autre autour du lien entre un objet à toucher et l'imaginaire.
Quatre groupes (IJA et LMAC confondus) sous bandeau plus un guide à chaque fois.
À partir de l'expérience de la visite sous bandeau de l'exposition, les participants font appel à leur mémoire sensorielle et émotionnelle pour sélectionner des odeurs qui constitueront un corpus olfactif faisant référence à l'exposition.
Le premier réflexe des participants, lorsque le guide présente un petit pot odorant, est d'essayer de reconnaître ce qu'ils sentent. Ils décrivent en premier lieu le type d'odeur : forte, douce, sucrée, amère, etc. Puis, en fonction de ce premier constat, ils font une présélection. Ensuite, ils essaient de trouver la nature exacte de l'élément odorant : poivre, rose, lavande, lessive... À partir de là, ils font leur choix définitif. Les odeurs trop fortes et/ou sucrées ainsi que celles liées à l'alimentation (les gâteaux, épices) sont la plupart du temps mises de coté, sauf le chocolat noir qui, pour un participant, rappelait l'odeur de la terre. A contrario, les odeurs liées à la nature : mousse, branche, algues, lichen, terre, charbon, sont généralement gardées.
Sentir ces odeurs a, pour chacun, évoqué des expériences passées dans lesquelles d'autres sens étaient en jeu : la terre et ce ressenti dans les doigts ou sous les ongles, lorsqu'elle est sèche ou au contraire mouillée, dans un jardin ou en forêt ; les épices et le goût de certains repas ; les algues et le souvenir de ces contacts visqueux en bord de mer, etc. À chaque fois les odeurs ont fait remonter des émotions passées.
Ensuite, pour la médiation autour de l'œuvre Etude, The Body (le corps), 2011, les deux grands dessins de Kate Atkin, il a été proposé à tous les visiteurs malvoyants et aveugles de prendre entre leurs mains un morceau de bois flotté ou une racine séchée, de la manipuler et d'en proposer un titre pour une exposition, comme si ce bout de bois ou cette racine entre leurs mains était une véritable œuvre d'art qu'il fallait nommer.
En lien à la forme, au poids, aux matières, aux textures et aux odeurs de ces éléments, les participants ont proposé des titres : « Guidon », « Crevette » ou encore « Source creuse » en rapport à la forme de l'objet, « Douceur sèche » en rapport à la texture, « Pivert » en rapport au bruit que l'objet émet lorsqu'il entre en contact avec le sol ou « Sous-bois » en rapport à son odeur.
Pour certains, il y avait beaucoup de choses à sentir mais très peu avaient à voir avec l'exposition. Pour d'autres au contraire, presque toutes les odeurs pouvaient être associées aux œuvres. Quoi qu'il en soit, lorsque le choix des odeurs s'est fait, l'approche des œuvres s'est trouvé enrichie des souvenirs que chaque odeur avait fait ressurgir et s'est teintée de nouvelles émotions. Un moyen de combler le manque visuel par d'autres voies. Ont primé les impressions et les ressentis et non pas la description rationnelle des éléments. Il est apparu alors que c'était un appoint intéressant qui venait compléter d'une autre manière les descriptions orales.
Il semblerait que l'exercice soit pertinent : les personnes déficientes visuelles comprennent plus précisément de quoi il est question, elles mobilisent ainsi leur imaginaire et se rapprochent encore des œuvres de cette exposition.