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Art contemporain et déficience visuelle
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    • Avec le soutien de la DRAC de Midi-Pyrénées
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    Des fondamentaux sur lesquels s'appuyer  

    Solliciter tous les sens en utilisant le transfert intermodal

    Il manque la vue, certes, mais les autres sens sont présents et tous reliés entre eux. Voyants comme non-voyants, nous avons tous l'habitude de passer d'une modalité sensorielle à une autre. Même si seul un sens est sollicité directement, les autres peuvent être présents : voir un objet rugueux évoque invariablement le toucher rugueux sous les doigts, même si on ne touche pas l'objet. La rugosité a été reconnue parce que la pensée a relié entre elles la vision et le toucher, comme deux aspects d'une même propriété. De la même façon la photo d'une personne en train de crier sollicite l'ouïe alors même qu'aucun son n'est perçu. C'est parce qu'il y a transfert intermodal de l'ouïe à la vue que l'on sait que la bouche ainsi ouverte signifie le cri. Cette dimension particulière du rapport sensoriel au monde, cette habitude du cerveau humain à lier entre elles les modalités sensorielles est une piste de travail précieuse et autorise l'usage du basculement d'un sens à l'autre pour l'invention de médiations. Ce que la vue perçoit et révèle des propriétés des objets représentés pourra être figuré par un son, par une chose à toucher, à sentir, voire à goûter.

    Ainsi la médiation ne va pas s'appuyer sur un seul medium mais croiser les approches pour que l'œuvre soit perçue de la façon la plus parlante pour chacun : mêler le verbal (description des œuvres) au sensoriel (ouïe, toucher, odorat, goût), sans oublier le corporel.
    Exemple d'expo multi-sensorielle

    Faire un certain usage de la communication 

    La verbalisation est une dimension importante de la médiation, elle doit accompagner tous les dispositifs mis en place par le médiateur. 
    Il faut seulement être attentifs à la façon de communiquer : s'adresser précisément à la personne déficiente visuelle, réduire l'implicite, ne pas chercher l'exhaustivité, éviter la multiplicité des détails, ne pas faire trop de remarques techniques non plus car la personne déficiente visuelle pourrait avoir l'impression d'une approche très froide de l'œuvre, donc ne pas oublier les impressions, le ressenti, même si elles renvoient à la subjectivité du médiateur. 
    Il serait judicieux d'inviter la personne déficiente visuelle à poser des questions, afin de lui permettre d'être active dans la découverte des œuvres exposées.

    Inviter à mobiliser l'imaginaire

    La dimension subjective, l'imaginaire de la personne déficiente visuelle, ses émotions, sont autant de données qui viendront enrichir son approche de l'œuvre, les médiations devront tenir compte de cette dimension et inviter à y prêter attention.

    Exemple de médiations liées au sens