Vers une médiation culturelle de l'art contemporain
Rédigé par Marion Viollet
Médiatrice culturelle à la Fondation Espace Écureuil
Définitions et exemples d'action de médiation
Rédigé par le LMAC-MP
Place de la peinture dans l'art contemporain
Rédigé par Marie Deborne
Médiatrice à la Maison des arts Georges Pompidou
L'expérience des sens dans l'art contemporain
Rédigé par Clémence Laporte
Médiatrice culturelle à l'Atelier des Arques
La notion de médiation sous-entend qu'il y a un conflit, une impossibilité à s'entendre, à s'envisager (on parle de médiation sociale, urbaine, d'entreprise).
Le médiateur a un rôle de réconciliateur, pour faciliter un accord. Dans le champ de l'art, cela sous-entendrait qu'il y aurait, « par nature », un conflit entre les œuvres et le public.
Cette nomination, qui relève du politique, est d'autant plus intéressante que seul le français utilise ce vocabulaire. En anglais on parle d' « educator », en allemand de « Kunstvermittlung » (le lien à l'art).
La médiation est construite sur le principe d'une maïeutique : il s'agit de recueillir les perceptions sensibles du visiteur et d'apporter, petit à petit, au fil de l'échange, des éléments complémentaires liés au contexte de création.
La part de réception de l'œuvre est primordiale. Comment le public reçoit l'œuvre, en fonction de son histoire, de son parcours, de son éducation, de sa personnalité etc… Cette vision subjective est le point de départ pour la découverte de l'œuvre (et non l'inverse comme c'est le cas dans une approche dite
« conférencière »).
Le médiateur n'est pas un conférencier ; il n'apporte pas un savoir unilatéral sur l'œuvre sous la forme d'un monologue. Il n'est pas un guide ; il n'oriente pas le regard, mais cherche à l'ouvrir.
Le médiateur n'est pas un animateur.
Ce n'est pas non plus un enseignant. La part scolaire ne lui revient pas et il ne s'inscrit pas de la même manière dans le champ éducatif (lien aux programmes, approche pédagogique).
Il n'est pas journaliste. Il ne véhicule pas de message. Son propos est construit sur le dialogue, l'échange, le va-et-vient entre les visiteurs.
Même si les objectifs peuvent être proches entre ces différents métiers (la découverte des œuvres et des expositions), les moyens et les outils déployés ne sont pas les mêmes.
Le profil, parcours, formation du médiateur - son individualité - est partie prenante dans la construction de son métier. Aucune médiation ne sera réalisée de la même manière, sur une œuvre commune, selon le médiateur.
La médiation est principalement orale. On parle de « médiation directe », « humaine ». Elle engage une discussion vivante avec le public.
D'autres « outils de médiation »peuvent être également développés en vue de permettre une découverte individuelle et autonome au public. Par exemple, des fiches de salle, des cartels (plus ou moins développés), des films, des ateliers de pratique, etc.. sont proposés par les médiateurs, en parallèle à leur visite.
⁃ Question du statut du médiateur : reconnaissance du métier, dans le monde professionnel, dans le milieu culturel, au sein de son équipe, face aux artistes, etc..
⁃ Légitimité de la parole : quelle autonomie par rapport aux propos de l'artiste, du commissaire d'exposition, du critique … Comment cette part de subjectivité est revendiquée, assumée.
⁃ La médiation en art contemporain : singularité de la discipline (par rapport au patrimoine, spectacle vivant, science).
⁃ La médiation écrite : qu'écrit-on par rapport à ce qui se dit.
Passeur là aussi, mais un passeur qui aura pour tâche de s'adapter de façon spécifique et circonstanciée à son public.
Pour plus d'information, et autres conseils pratiques permettant cette adaptation, voir la rubrique "méthodologie".