#0
Journée de sensibilisation à la déficience visuelle

Présentation 

La nébuleuse de la déficience visuelle

La déficience visuelle est certes une atteinte physiologique, mais au delà de cela, il est clair qu'elle induit une forme différente de perception du monde, de représentation mentale, de communication.

La déficience visuelle prend des formes multiples, très variables d'un individu à l'autre, très liées à son histoire, à la façon dont il a pu expérimenter le monde environnant, à la présence ou non d'un patrimoine visuel de référence (avoir vu dans l'enfance autorise des représentations mentales différentes de celles que se construit un aveugle de naissance), à sa psychologie ou à sa facilité à aborder l'inconnu, enfin et tout simplement à sa possibilité d'adaptation. Les réponses pour palier l'absence de vision sont tout aussi singulières.

Alors bien sûr, comprendre la déficience visuelle est une gageure. Faire des généralités s'avère difficile ; il est toutefois possible de dégager quelques pistes de réflexion qui se sont esquissées au fur et à mesure de nos expérimentations sous lunette de simulation (pour la malvoyance) ou sous bandeau (pour la cécité). Ces pistes peuvent orienter l'élaboration de médiations, sachant qu'il n'existe en la matière ni règle ni recette : il s'agit de mettre les propositions à l'épreuve des faits, au fur et à mesure de l'expérimentation auprès du public déficient visuel.

Une façon de "voir" l'œuvre d'art

La déficience visuelle implique un certain rapport à l'œuvre d'art.

L'œuvre sera peut-être partiellement vue, donc en quelque sorte déformée, ou curieusement recomposée, elle sera peut-être décolorée, ou n'aura que des contours à peine esquissés. Et si elle est intouchable (qu'elle soit purement visuelle, inatteignable ou trop fragile), alors elle devra être imaginée avec toute la subjectivité de celui qui tentera de s'en faire une représentation mentale.

En bref, ce sera peut-être une autre œuvre, mais ce sera toujours un rapport à l'art et aux processus de création.